Publié par CEMO Centre - Paris
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Ahmed Youssef, Écrivain, Directeur exécutif du CEMO
Ahmed Youssef, Écrivain, Directeur exécutif du CEMO

Que va-t-il se passer après la pandémie en France? La facture politique énorme qui attend Macron

mardi 21/avril/2020 - 11:22
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quelques jours de la fin du confinement imposé à 60 millions de Français, prévue le 11 mai prochain, des personnalités juridiques et publiques ont décidé d’engager 28 procédures pénales contre des ministres du gouvernementaccusés de négligence, de mensonge et de dissimulation de la véritéayant conduit à la mort de centaines de Français. Et personne n’ignore que la gestion médicale et médiatique de la crise en France a été entachée de vices flagrants qui vontprovoquer une crise politique et judiciaire, qui pourrait faire chuter – dans le meilleur des cas – le gouvernement et – dans le pire des cas – le président lui-même, pas seulement dans la perspective d’une réélectionmais aussi de sa comparutiondevant la justice après la fin de son immunité présidentielle, à l’instar de ce qui était arrivé dans une moindre mesure au président Jacques Chirac, et d’une façon humiliante avecNicolas Sarkozy, sachant que les crimes dont ces deuxhommes étaient accusés n’ont pas conduit à la mort de milliers de Français. On peut ainsi percevoir la forme et les conséquences de la tempête à venir pour la vie politique en France. Quelles sont donc exactement ces accusations portées contre le président et son gouvernement ? Il estpossible de les résumer en cinq points : 1 – L’absence de préparation pour affronter la pandémiemalgré l’existence de rapports sur son imminence. Voire, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn a révélé qu’elle avait mis en garde le premier ministre à la mi-février contre l’imminence de la pandémie et l’impossibilité de tenir des élections municipales dans un tel contexteétant donné la possibilité de la propagation de la pandémie. Et c’est ce qui est arrivé. 2 – Le peu de cas fait par le gouvernement des événements en Chine et le méprisaffiché pour l’Italie, en donnant des leçons sur la supérioritédu système de santé français, considéré comme invincible, ainsi que la sortie du président pour passer la soirée au théâtre le 7 mars, et son incitation à sortir adressée aux Français, ce qui sera utilisé contre lui par ses opposants, en rendant publiques les cassettes vidéos relatives à l’événement. 3 – La déclaration gravissime de la porte-parole de l’Elysée Sibeth Ndiaye, qui a affirmé que le port du masque de protection n’avait aucun intérêt, et qu’elle nesavait pas elle-même comment le porter. Et pas un jour nepasse en France sans que les Français ne diffusent sur les réseaux sociaux sa vidéo, à propos de laquelle l’un d’eux a dit que si le général de Gaulle avait été le locataire de l’Elysée, il aurait ordonné sa comparution devant un tribunal militaire. 4 – Le dossier relatif aux masques, qui est unecatastrophe à tous points de vue, et qui pourrait faire tomberla tête de l’ex-président François Hollande sous la présidenceduquel environ un milliard de masques avaient été détruitssous prétexte de leur non-conformité aux critères sanitaires, et celle de l’actuel président qui a constaté la confusion des ministres et hauts fonctionnaires face aux décisionsd’importation et de fabrication des masques, et les promessesrépétées de les fournir aux citoyens, le gouvernementreconnaissant finalement – dans l’attente de l’arrivée des masques chinois fin juin – qu’il n’avait pas d’autre choix quede réquisitionner tous les masques du pays pour les réserveruniquement aux équipes médicales. 5 – Même confusion à propos de la découverte d’un vaccin ou d’un remède : il estdevenu clair pour tous que le président et le gouvernementprennent des mesures pour plaire au Conseil de santé qui gère la crise, présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, prix Nobel de médecine. Mais il y avait des différends clairs au sein du Conseil, voire des conflits avec le professeur de renommée mondiale Didier Raoult, qui demande, après certaines expériencesque les malades soienttraités au début par la chloroquine utilisée depuis 70 ans pour prévenir et soigner la malaria. Voire, des personnalitéspolitiques influences du Parti Les Républicains (opposition) et à leur tête Bruno Retailleaumembre du Sénat, et Christian Estrosimaire de Nice (atteint par la maladie et soigné avecle médicament mentionné), ont demandé au président de dépasser les conflits du Conseil de santé et d’imposer le médicament, surtout après que le président Trump eutdéclaré que les Etats-Unis soigneraient leurs malades avec cemédicament. Le président n’a eu d’autre choix alors que de visiter le professeur Raoult à Marseille, en se contentant de cela. Il est clair que la France, après s’être débarrassée de la pandémie, se dirige vers un été chaud durant lequel les gens ne partiront pas en vacances pour des raisons préventives et financièresmais demanderont des comptes au gouvernementet au

président. Il y a même – selon nos sources – des équipesjuridiques ayant achevé les études nécessaires au procès des ministres devant la Haute Cour républicaine, tribunal d’exception réservé aux ministres et aux politiciens, et des équipes qui préparent en secret des études pour utiliser la crise non seulement pour les élections présidentiellesprochainesmais pour destituer le présidentou organiser des élections présidentielles prochaines. Les Français sont en colère à cause de ce qui s’est passé, et se sentent mêmehumiliés, après avoir vu comment l’Allemagne a traité avecla pandémiealors qu’elle a un nombre d’habitants plus grand que la France, et des frontières avec tous les pays atteints. Le bilan final sera pénible et la tempête à venirpourrait être plus violente que l’impact du virus lui-même. Il reste à dire que la structure socioéconomique de la France estsuffisamment solide pour lui permettre de surmonter cetteépreuvemais les Français se débarrassent toujours de leursgouvernements qui commettent des erreurs d’une façondramatique.

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